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de traces, et la présence, dans ses environs, d’une nécropole mégalithique est le seul indice qu’elle ait existé.

La nécropole primitive occupe d’ordinaire un plateau rocheux, bordé de falaises escarpées qui protègent le champ du repos. La pierre nécessaire aux tombes se trouve à portée de la main, dans ces affleurements calcaires ou schisteux, aux plans de clivage horizontaux, qui se détachent en larges plaques, toutes préparées d’avance pour la construction des monuments mégalithiques.

Ces monuments se ressemblent tous d’ailleurs, malgré les variétés de leurs types. Les différences que l’on a essayé d’établir entre eux pour arriver à les classer sont purement formelles, sans valeur chronologique ou ethnologique. Dans toutes les nécropoles, pour peu que l’on prenne la peine de les étudier avec quelque attention, on retrouve pêle-mêle la série complète des monuments mégalithiques : la pierre levée ; la table sans piliers simplement posée sur le sol ; la table surplombant une saillie de rochers, reposant sur deux piliers comme un linteau de porte ; le dolmen formant chambre rectangulaire, entouré d’un mur, d’un tumulus, d’une plate-forme circulaire, d’un cromlech dallé ; les tombes jumelles renfermées dans la même enceinte rectangulaire ou circulaire ; les dolmens à cupule ; les allées couvertes ; les chambres creusées dans le roc ; enfin les auges sarcophages, qui apparaissent aussi dans les nécropoles puniques. Ces tombeaux renferment des squelettes, placés presque toujours dans la même attitude, bras croisés et jambes ployées, mais présentant des caractères ethniques très divers, dont la variété rend le groupement difficile ; on y trouve aussi un mobilier funéraire assez pauvre qui offre un singulier mélange de poteries grossières, simplement séchées au soleil, de vases en terre cuite, faits à la main ou au tour,