l’Europe, et en particulier la raison et le caractère propre de la crise sans exemple qui menace d’emporter la société française.
Respectées pendant de longs siècles, ces deux lois tutélaires ont fini par être violées, indignement violées : la logique le dit avant que les faits ne l’établissent.
Obligé ici de faire entendre le langage sévère de l’histoire, avons-nous besoin de protester de la pûreté de nos intentions ? Loin, bien loin de nous la pensée, en signalant des torts graves, de jeter un nouvel aliment au feu déjà trop ardent des passions populaires. Dieu sait que si pour l’éteindre il ne fallait que notre sang, le sang de nos frères dans le sacerdoce, il serait joyeusement versé. Ainsi pas d’hostilité dans notre esprit, pas d’amertume dans notre cœur, pas de fiel dans notre plume.
Mais nous voyons, ce qui n’est un mystère pour personne, notre patrie bien-aimée, la société tout entière, en proie à d’horribles convulsions ; nous voyons, ce que tout homme doué du sens chrétien voit comme nous et mieux que nous, les médecins appelés à la guérir, ou se tromper sur la nature de son mal, ou ignorer, ou dédaigner, ou n’oser appliquer les seuls remèdes capables de la sauver. Qui ne serait ému, qui ne serait alarmé d’un pareil spectacle ? Qui pourrait ne pas élever sa voix , si faible qu’elle soit, pour signaler le danger ? Voilà pourquoi, appuyé sur la parole même du Dieu qui a fait les sociétés, qui a posé leurs conditions de vie et de