XXXII.
Suite.
La seconde maladie qui travaille les nations transfuges de la foi, c’est le matérialisme. A moins de gratifier le genre humain d’une parfaite imbécillité, il est clair que s’il ne croit pas à on autre monde, il concentrera toutes ses affections dans celui-ci. L’or, l’argent, tout ce qui procure le bien-être matériel sera l’unique objet de son ambition. Son premier devoir comme son premier droit sera d’en acquérir. Le bien et le mal n’étant plus qu’une fiction de la loi, tous les moyens d’arriver à son but seront indifférents : les plus prompts seront toujours les meilleurs, à moins qu’ils n’exposent au bagne ou à l’échafaud. Ainsi l’ont compris, ainsi l’ont pratiqué toujours et partout les hommes et les peuples sans foi.
Ainsi nous le comprenons aujourd’hui ; le communisme en est la preuve. Tandis que les nations païennes ne se battirent que pour des esclaves et du butin, on a vu, depuis que le christianisme a spiritualisé le monde, les nations de la vieille Europe se battre presque toujours pour des idées. Les luttes sanglantes de l’arianisme et du mahométisme, les croisades, les combats plusieurs fois séculaires de l’Espagne et du Portugal, les formidables levées de bouclier des empereurs contre la papauté, les scènes tragiques de l’Angleterre, de l’Allemagne et de la France au seizième siècle, en un mot les grandes guerres des