Page:Gauss - Méthode des moindres carrés, trad. Bertrand, 1855.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


MÉTHODE DES MOINDRES CARRÉS.

THÉORIE
DE
LA COMBINAISON DES OBSERVATIONS
QUI EXPOSE AUX MOINDRES ERREURS,
Par Ch.-Frédéric GAUSS.

PREMIÈRE PARTIE,
PRÉSENTÉE À LA SOCIÉTÉ ROYALE DE GOTTINGUE, LE 15 FÉVRIER 1821.


1.

Quelque soin que l’on apporte aux observations qui concernent la mesure des grandeurs physiques, elles sont forcément soumises à des erreurs plus ou moins considérables. Ces erreurs, dans le plus grand nombre des cas, ne sont pas simples, mais découlent à la fois de plusieurs sources distinctes qu’il est bon de distinguer en deux classes.

Certaines causes d’erreurs dépendent, pour chaque observation, de circonstances variables et indépendantes du résultat que l’on obtient : les erreurs qui en proviennent sont nommées irrégulières ou fortuites, et de même que les circonstances qui les produisent, leur valeur n’est pas susceptible d’être soumise au calcul. Telles sont les erreurs qui naissent de l’imperfection de nos organes et toutes celles qui sont dues à des causes extérieures irrégulières, comme, par exemple, les trépidations de l’air qui rendent la vision moins nette ; quelques-unes des erreurs dues à l’imperfec-