LES CHANSONS DU BON VIEUX TEMPS 11 Elle — Regarde ma tournure Et la coiffur’ que j’ai, Ma blonde chevelure Et ma taille élancée ; Vois ma jambe bien faite Et mon pied fait au tour ; Enfin je suis parfaite Et j’ai l’cceur plein d’amour ! Lui —— C’est vrai mamzell’ Cécile Qu’vous êtes pas mal tournée, Mais moi j’me fais pas d’bile : J’sus pas prêt à m’marier ; Les deux mains sur les hanches J’me ramass’rai jamais Un peu d’pain sur la planche : J’vas planter mes navets ! Elle — Va-t’en donc, grand niais, Avec ton air gogo, Car jamais je n’voudrais D’un si parfait nigaud ; Je vais dire à ta mère, Là-bas dans les cantons, Que tu ne sais rien faire ; Tu n’es qu’un cornichon. Lui — Allez, mamzell’ Cécile, Dit’s tout c’que vous voudrez ; J’sus p’t’être un imbécile, Mais pas tant qu’vous pensez ! Vivr’ d’amour et d’eau fraîche Peut-êtr’ que ça vous plaît ? Quant à moi, j’me dépêche ; J’vas planter mes navets !
