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Scène V

L’IMPÉRATRICE.

Sortie du parterre, elle s’arrête avant de monter par le sentier de marbre, et se retourne vers les fleurs.

Gardez-le-moi, ô fleurs du matin, ce secret que je vous ai confié. Maintenant il s’est échappé de mon âme !… Pour qu’il n’y rentre jamais, enfermez-le, ô fleurs, dans vos calices. (Elle monte de quelques pas.) Et vous. Ombres ancestrales, que j’implore une dernière fois, secourez votre fille impuissante à triompher de soi-même. Rendez invulnérable mon cœur, puisque vous m’avez appelée à la mission souveraine ; donnez-moi la force de repousser tout ce qui n’est pas ma noble tâche. Oh ! faites que je ne songe plus qu’à « la coupe trop pleine qu’il faut porter sans qu’elle déborde ! »

Elle continue de remonter.

Scène VI

PORTE-FLÈCHE, Des Serviteurs.

Ils entrent précipitamment par le parterre qui est au pied des escaliers. Porte-Flèche, levant la tête, reconnaît l’Impératrice qui s’éloigne par