Page:Gautier, Loti - La Fille du Ciel (1912).djvu/121

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directions, à sa poursuite… Et qu’on fouille aussi la ville dans nos alentours. Cent mille taëls à qui me ramène cet homme. Allez ! (Deux officiers s’inclinent et sortent en courant. À Prince-Fidèle, en lui tendant le rouleau de soie.) Lisez, vous, Prince-Fidèle.

PRINCE-FIDÈLE, lisant :

Masque inconnu de tous, guettant votre passage.
Vous m’avez regardé sans voir mon vrai visage
Vous m’avez écouté sans entendre mon cœur ;
Mais vienne le triomphe, alors jetant le voile.
Je vous protégerai comme une sûre étoile,
Quand tout s’inclinera sous le Dragon vainqueur.

Le traître est un fin lettré, mais il ne se démasque pas.

PRINCE-AILÉ, à l’enfant.

Votre Majesté ne va plus garder, pendu à son cou, comme une relique, ce présent qu’il tient d’un imposteur.

L’ENFANT, vivement.

Si ! je le garderai. J’ai pensé à mon père mort, en voyant cet homme, et, quand il m’a dit qu’il voudrait m’avoir pour fils, il retenait des larmes.