Page:Gautier, Loti - La Fille du Ciel (1912).djvu/188

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la foule. À chaque minute, on voit le sabre d’un bourreau décrire une courbe en l’air, et aussitôt après une nouvelle tête coupée, saignante, est accrochée à la grande muraille de Pékin qui ferme le tableau. Cris et tumulte, un peu assourdis, pendant la conversation des deux hommes sous la tente.

LE GÉNÉRAL TARTARE

Avant de quitter ce monde, n’avez-vous pas quelque mission, envers vos proches, qu’il vous serait précieux de voir accomplir ?… Je m’en chargerais avec respect.

PRINCE-FIDÈLE

Ils ont péri, sans nul doute, tous ceux qui m’étaient chers. Je vous remercie de votre offre bienveillante.

LE GÉNÉRAL TARTARE

N’avez-vous pas quelque désir ?…

PRINCE-FIDÈLE

Un seul : celui de connaître le sort de notre Impératrice. Dans cette bataille funeste où j’ai