Page:Gautier, Loti - La Fille du Ciel (1912).djvu/213

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Votre Majesté, lui avoir dit une fois, à genoux, ma vénération passionnée… qui, si près de la mort, n’offense plus, n’est-ce pas… Et surtout, lui offrir le présent magnifique, le présent qui délivre de tous les outrages du vainqueur… Elle est donc accomplie jusqu’au bout, ma mission de sujet fidèle, car ce présent, je l’ai apporté à mon Impératrice.

L’IMPÉRATRICE

Le poison ! (Comme un cri de délivrance et de triomphe.) Ah !…

PRINCE-FIDÈLE, offrant un poignard.

Le poison… Hélas ! je n’ai pas pu… Rien que cela, tenez.

L’IMPÉRATRICE

Eh bien ! mais cela suffit… Frappez-moi, avant qu’il paraisse, lui !

PRINCE-FIDÈLE, se relevant et se jetant en arrière.

Oh ! ma bien-aimée souveraine !… Ne commandez point à votre serviteur, qui vous a toujours obéi… ne lui commandez point ce qui est trop au-dessus de ses forces…