Page:Gautier, Loti - La Fille du Ciel (1912).djvu/235

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a brûlé ses ailes à tous les feux de la guerre… Mais, au seuil de la mort, il vous dira son secret le plus profond ; à votre tour, entendez-le !… (L’Empereur redresse la tête et la regarde.) Tout à l’heure, vos paroles de noble et magnifique sacrifice… oh ! sous mon masque impassible, avec quel trouble ne les ai-je pas écoutées !… Et j’aurais cédé peut-être, si ce devoir que vous me présentiez n’avait dû être qu’un pénible devoir ; mais il m’eût été trop aisé et trop doux… car je vous aimais… (L’Empereur se lève.) Et, vivante, je n’ai plus droit au bonheur, puisque ce grand bûcher humain dans mon palais, c’est moi qui…

L’EMPEREUR, interrompant avec exaltation.

Ô ma souveraine !… ma belle fleur fauchée !.. Entendre cela de vos lèvres, au moment où elles vont se glacer pour jamais… Oh ! être aimé de vous, je n’y croyais plus, moi… Et pas un secours possible, ni des hommes, ni des dieux, rien !…

L’IMPÉRATRICE

Un secours !… Est-ce que je l’accepterais ?… Je n’ai parlé que parce que je vais mourir… Un secours !… Mais, puisque c’est moi, je vous dis,