Page:Gautier, Loti - La Fille du Ciel (1912).djvu/89

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PRINCE-FIDÈLE, saluant.

Que vous êtes bon de vous inquiéter d’une si négligeable chose ! Ma santé est bonne, merci. J’ose espérer que la vôtre, d’un prix infiniment supérieur, se maintient excellente, pour notre joie à tous.

PRINCE-AILÉ, resaluant.

Vous me voyez confus d’une sollicitude que je mérite si peu. Merci, je suis bien. J’atteins sans trop de peine le chiffre, encore bien misérable, il est vrai, qui marque le nombre de mes années.

PRINCE-FIDÈLE

Avez-vous pu voir ce serviteur de nos ennemis, qui est le vice-roi de Nang-King ?…

PRINCE-AÎLÉ

Je l’ai vu et je lui ai dicté le rapport qu’il convenait d’envoyer à Pékin, mais j’ai dû payer chèrement sa discrétion.

PRINCE-FIDÈLE

Si nous gagnons par là quelques jours de répit, il ne faut pas regretter l’appât jeté dans la gueule du Tigre : les trésors des Ming, heureu-