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Page:Gautier-Lopez - Regardez mais ne touchez pas.djvu/56

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46 REGARDEZ MAIS NE TOUCHEZ PAS. LA REINE. C’est lui ! DON MELCHIOR. Elle m’a aperçu... Poussons des soupirs à faire tourner une tête de jeune fille... Ah ! LA REINE. Quel air langoureux ! DON MELCHIOR. Oh ! LA REINE- Don Melchior ! DON MELCHIOR. C’est vous qui me parlez sénora... hélas ! je n’osais seulement pas lever les yeux sur vous... LA REINE. A la bonne heure ! DON MELCHIOR. Ne craignez plus que je vous adresse le moindre mot qui vous paraisse inconvenant. LA REINE. De mieux en mieux ! DON MELCHIOR. Je sens trop bien quel respect je dois à une personne de votre nais- sance... de votre rang... LA REINE. Vous voilà donc devenu plus sage... et vous avez raison, mon jeune cavalier. ( à part ) Parlons-lui de dona Béatrix. (haut) Ne savez-vons pas qu'il y a au monde une femme qui ne pense qu’à vous ? DON MELCHIOR, à part. Aveu charmant dans une jolie bouche !... LA REINE. Faut-il vous dévoiler le fond de ses sentiments à votre égard ? DON MELCHIOR. Dévoilez, senora, dévoilez ! LA REINE. Eh bien ! elle éprouve pour vous la plus vive sympathie... DON MELCHIOR. Et c’est vous qui me le dites ? LA REINE. Moi-même. DON MELCHIOR. Mais alors... je ne puis pas en douter... LA REINE. Mais certainement