Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 1.djvu/33

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paraît un remède plus sûr. ― Dans deux ans nous pourrons nous serrer la main sans péril, ― pour vous », ajouta-t-elle en essayant de sourire.

« Le lendemain je quittai Florence ; mais ni l’étude, ni les voyages, ni le temps, n’ont diminué ma souffrance, et je me sens mourir : ne m’en empêchez pas, docteur !

― Avez-vous revu la comtesse Prascovie Labinska ? dit le docteur, dont les yeux bleus scintillaient bizarrement.

― Non, répondit Octave, mais elle est à Paris. » Et il tendit à M. Balthazar Cherbonneau une carte gravée sur laquelle on lisait :

« La comtesse Prascovie Labinska est chez elle le jeudi.»


III


Parmi les promeneurs assez rares alors qui suivaient aux Champs-Élysées l’avenue Gabriel, à partir de l’ambassade ottomane jusqu’à l’Élysée Bourbon, préférant au tourbillon poussiéreux et à l’élégant fracas de la grande chaussée l’isolement, le silence et la calme fraîcheur de cette