« Cher enfant, console-toi, et ne t’ennuie pas au Ciel, je vais te rejoindre. »
La troisième nuit, Hanz revint encore ; il gémissait et pleurait plus que les autres fois, et il disparut en joignant ses petites mains : il n’avait plus sa poupée, mais il avait toujours ses souliers de pain.
La mère inquiète alla consulter un vénérable prêtre qui lui dit :
« Je veillerai près de vous cette nuit, et j’interrogerai le petit spectre ; il me répondra ; je sais les mots qu’il faut dire aux esprits innocents ou coupables. »
Hanz parut à l’heure ordinaire, et le prêtre le somma, avec les mots consacrés, de dire ce qui le tourmentait dans l’autre monde.
« Ce sont les souliers de pain qui font mon tourment et m’empêchent de monter l’escalier de diamant du Paradis ; ils sont plus lourds à mes pieds que des bottes de postillon, et je ne puis dépasser les deux ou trois premières marches, et cela me cause une grande peine, car je vois là-haut une nuée de beaux chérubins, avec des ailes roses, qui m’appellent pour jouer et me montrent des joujoux d’argent et d’or. »
Ayant dit ces mots, il disparut.
Le saint prêtre, à qui la mère de Hanz avait fait sa confession, lui dit :
« Vous avez commis une grande faute, vous avez profané le pain quotidien, le pain sacré, le