Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 1.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

eût fait mourir tous les peintres de désespoir : ― c’était Prascovie Labinska, qui, sans le savoir, obéissait à l’évocation passionnée du comte.

« Et maintenant passons à quelque chose de plus curieux, » dit le docteur en prenant la main du comte et en la posant sur une des tiges de fer du baquet mesmérique. Olaf n’eut pas plutôt touché le métal chargé d’un magnétisme fulgurant, qu’il tomba comme foudroyé.

Le docteur le prit dans ses bras, l’enleva comme une plume, le posa sur un divan, sonna, et dit au domestique qui parut au seuil de la porte :

« Allez chercher M. Octave de Saville. »


VI


Le roulement d’un coupé se fit entendre dans la cour silencieuse de l’hôtel, et presque aussitôt Octave se présenta devant le docteur ; il resta stupéfait lorsque M. Cherbonneau lui montra le comte Olaf Labinski étendu sur un divan avec les apparences de la mort. Il crut d’abord à un assassinat et resta quelques instants muet d’horreur ; mais, après un examen plus attentif, il