Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 2.djvu/342

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dit Giroflée en posant la main sur son cœur.

— S’ouvrir à nous… interrompit Similor, qui voulait à toute force entrer dans la confidence pour partager les bénéfices qu’elle amènerait inévitablement.

— Et me confier… continua Giroflée.

— Et nous confier… interrompit de nouveau Similor.

— Ce qui le tourmente… »

Similor, croyant avoir constaté sa part dans la confidence et sachant qu’il n’était pas à beaucoup près aussi grand orateur que Giroflée, le laissa achever tranquillement sa phrase :

« Je pourrais lui être de quelque utilité et lui suggérer quelques idées. Je saisis ici l’occasion de protester de mon dévouement à monsieur le duc, et je lui promets que, s’il fallait que le fidèle Giroflée exposât sa vie pour lui faire plaisir, il n’hésiterait pas un instant.

— Nous… ajouta monosyllabiquement le silencieux Similor, qui tenait à établir la dualité, et que les je trop fréquents de Giroflée inquiétaient singulièrement.

— Bien, bien, mes enfants, vous m’attendrissez, ne continuez pas. Voici en deux mots de quoi il s’agit : il faut voler Fanfreluche, le bichon de la marquise. Cinquante louis pour vous, si vous l’avez cette semaine, et vingt-cinq, si vous ne l’avez que dans quinze jours. »

Giroflée pâlit de plaisir, Similor fit la roue,