Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 2.djvu/60

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çon de treillage sur un fond de fleurs argentées. ― Il y a tout lieu de croire que c’était quelque épître plaintive de la princesse Yeu-Tseu au volage Fortunio.

Musidora ne savait trop que penser de ce portefeuille si fantastiquement garni ; toutefois, espérant faire quelque trouvaille plus européenne et plus intelligible, elle vida les deux autres capsules. Il n’en sortit qu’une aiguille d’or rouillée et rougie à sa pointe, et un petit morceau de papyrus, historié d’une grande quantité de barbouillages qui avaient l’air de l’écriture de quelque nation orientale.

La petite, désappointée, lança de colère le portefeuille au beau milieu de la chambre. « Hélas ! dit-elle en regardant avec un air de commisération profonde ses jolis doigts tout froissés encore du travail inutile qu’elle leur avait donné, hélas ! je n’aurai pas la calèche, je n’aurai pas Fortunio. ― Jacinthe, emporte-moi dans mon bain. »

Jacinthe entoura sa maîtresse d’un grand peignoir de mousseline, la prit sur les bras et la souleva comme un enfant malade.