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Page:Gautier - Albertus, ou l’Âme et le péché, légende théologique.djvu/98

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Rêve.

Voici ce que j’ai vu naguère en mon sommeil :

Le couchant enflammait à l’horizon vermeil

Les carreaux de la ville et moi sous les arcades,

D’un bois profond, au bruit du vent et des cascades

Aux chansons des oiseaux j’allais, foulant des fleurs

Qu’un arc-en-ciel teignait de changeantes couleurs.

Soudain des pas légers froissent l’herbe; une femme

Que j’aime dès long-temps du profond de mon ame

Comme une jeune fée accourt vers moi ; ses yeux

A travers ses longs cils brillent de plus de feux

Que les astres du ciel et sur la verte mousse

A mes lèvres d’amant livrant une main douce,