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Page:Gautier - Aventures du baron de Münchhausen.pdf/217

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aventures du baron de münchhausen.

jour. Ils n’ont donc que douze repas par an, combinaison que tout individu sobre doit trouver bien supérieure à celles usitées chez nous.

Les joies de l’amour sont complètement inconnues dans la lune ; car, chez les êtres cuisants aussi bien que chez les autres animaux, il n’existe qu’un seul et même sexe. Tout pousse sur des arbres qui diffèrent à l’infini les uns des autres, suivant les fruits qu’ils portent. Ceux qui produisent les êtres cuisants ou hommes sont beaucoup plus beaux que les autres ; ils ont de grandes branches droites et des feuilles couleur de chair ; leur fruit consiste en noix à écorce très-dure, et longues d’au moins six pieds. Lorsqu’elles sont mûres, ce qu’on reconnaît à leur couleur, on les cueille avec un grand soin, et on les conserve aussi longtemps qu’on le juge convenable. Quand on veut retirer le noyau, on les jette dans une grande chaudière d’eau bouillante ; au bout de quelques heures, l’écorce tombe, et il en sort une créature vivante.

Avant qu’ils viennent au monde, leur esprit a déjà reçu une destination déterminée par la nature.

D’une écorce sort un soldat, d’une autre un philosophe, d’une troisième un théologien, d’une quatrième un jurisconsulte, d’une cinquième un fermier, d’une sixième un paysan et ainsi de suite, et chacun se met aussitôt à pratiquer ce qu’il connaît déjà théoriquement. La difficulté consiste à juger avec certitude ce que contient