« Ganelon a parlé follement, » dit-il au Roi. "
« Son langage mérite-la mort.
« Livrez-le-moi, j’en ferai justice..»
Ganelon l’entend, brandit son épée,
Et contre la tige du pin va s’adosser.Aoi.
XLI (??)
À Saragosse voilà donc un grand émoi.
Or, il y avait là un noble combattant,
Fils d’un aumaçour et qui était puissant.
À son seigneur il parle très sagement :
« Beau sire roi, pas de crainte.
« Voyez Ganelon, voyez le traître, comme il a changé de visage. »Aoi.
XLII
Le roi Marsile s’en est alors allé dans son verger ;
Il n’y emmène que les meilleurs de ses hommes.
Blancandrin, au poil chenu, y vient avec eux
Ainsi que Jurfaleu, son fils et son héritier.
Le Calife y vient aussi, qui est l’oncle de Marsile et son fidèle ami.
« Appelez le Français, » dit Blancandrin.
« Il m’a engagé sa foi pour notre cause. ■
« — Amenez-le, » dit le Roi.
Blancandrin est allé prendre Ganelon aux doigts, par la main droite ;
Il l’amène au verger près dé Marsile.
Et c’est alors qu’ils préparent la trahison infâme.Aoi.
XLIII
« Beau sire Ganelon, » a dit le roi Marsile,
« Je fis preuve de folie avec vous,
« Quand, par colère, je voulus vous frapper.
« Mais avec ces peaux de martre je vous en fais réparation :
« Elles viennent d’être ouvrées et achevées aujourd’hui même,
504. Jurfaleus meurt à Roncevaux, de la main de Roland. Cf. le v. 1904.