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Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/171

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Roland cependant ne laissera pas de lui parler :
« Va donc, misérable, et sache bien que Charles n’est pas fou
« Et qu’il n’aima jamais la trahison.
« En nous laissant aux défilés, il a agi en preux,
1210« Et la France aujourd’hui ne perdra pas sa gloire.
« Frappez, Français, frappez : le premier coup est nôtre.
« C’est à ces gloutons qu’est le tort, c’est à nous qu’est le droit. »Aoi.

C

Il y a là un duc du nom de Fausseron ;
C’est le frère du roi Marsile.
1215Il tient la terre de Dathan et Abiron,
Et il n’est pas sous le ciel d’homme plus insolent ni plus félon.
Entre ses deux yeux il a le front énorme,
Et l’on y pourrait mesurer un grand demi-pied.
À la vue de son neveu mort, il est tout saisi de douleur,
1220Sort de la foule, se précipite,
Jette le cri des païens
Et, dans sa rage contre les Français :
« C’est aujourd’hui, » dit-il, « que douce France va perdre son honneur. »
Olivier l’entend, il en a grande colère :
1225Des deux éperons d’or, pique son cheval
Et va frapper Fausseron d’un vrai coup de baron.
Il lui brise l’écu, lui rompt les mailles de son-haubert,
Lui plonge dans le corps les pans de son gonfanon,
Et, à pleine lance, l’abat mort des arçons.
1230Alors il regarde à terre, et, y voyant le misérable étendu,
II lui dit ces très fières paroles :
« Point n’ai souci, lâche, de vos menaces.

et en arrière de la selle, dont les Orientaux ont conservé la forme et le vaste développement. Arciones vocamus ab arcu, guod in modum arcus sint incurvi. (Saumaise.) = Plusieurs arçons de derrière, des XIIe, XIIIe et XIVe siècles, sont parvenus jusqu’à nous, les uns on métal repoussé, émaillé ou ciselé, les autres en bois sculpté. = « Pierre de Blois, au XIIe siècle, parle de combats de cavalerie peints sur les arçons (?), et le moine Théophile décrit cette ornementation comme étant de vogue, et dès longtemps établie. » (Glossaire des émaux, par L. de Laborde, au mot Arçons.)