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Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/357

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Et donnent vivement de l’éperon.. Tous les Français se lancent au galop,
Et, de leurs épieux tranchants, commencent à donner de grands coups.Aoi.

CCLXXI

C’est un vaillant chevalier que le comte Rabel.
Des éperons d’or fin il pique son cheval,
Et va frapper Torleu, le roi de Perse ;
Pas d’écu, pas de haubert qui puisse résister à un tel coup.
Le fer doré est entré dans le corps du roi païen,
El Rabel, sur des broussailles, l’abat raide mort.
« Que le Seigneur Dieu nous vienne en aide ! » crient les Français ;
« Nous ne devons pas faire défaut à Charles : le droit est pour lui. »Aoi.

CCLXXI

Guinemant de son côté, joute avec le roi des
Le bouclier du de fleurs peintes, est en pièces,
Son haubert en lambeaux,
Et le gonfanon de Guinemant lui est tout entier entré dans le corps.
Qu’on en pleure ou qu’on en rie, le Français l’abat mort.’
Témoins de ce beau coup, tous les Français s’écrient :
« Pas de retard, barons, frappez.
« Charlemagne a pour lui le droit contre les païens ;
« Et c’est ici le véritable jugement de Dieu. »Aoi.

CCLXXIII

Sur un cheval tout blanc voici Malprime,
Qui s’est lancé dans le milieu de l’armée française.
Il y frappe, il y refrappe de grands coups,
Et sur un mort abat un autre mort.
Baligant le premier s’écrie :
« Ô mes barons, ô vous que j’ai si longtemps nourris,