Aller au contenu

Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/383

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Puis Charles arrive à Bordeaux, la grande et belle ville.
C’est là que sur l’autel du baron saint Séverin
Charles dépose l’olifant, qu’il avait rempli d’or et de mangons ;
Et c’est là que les pèlerins peuvent encore le voir.
Sur de grandes nefs l’Empereur traverse la Gironde ;
Il conduit jusqu’à Blaye le corps de son neveu,
Celui d’Olivier, le noble compagnon de Roland,
Celui de l’Archevêque, qui fut si preux et si sage.
On dépose les trois seigneurs en des tombeaux de marbre blanc,
À Saint-Romain, où maintenant encore gisent les barons ;
Et les Français les recommandent une dernière fois à Dieu et
à tous les Noms divins.
Puis Charles chemine derechef à travers les vallées et les montagnes ;
Plus ne s’arrête jusqu’à Aix.
Si bien chevauche, qu’il descend à son perron.
À peine est-il arrivé dans son haut palais,
Que par ses messagers il mande tous les juges de sa cour.
Saxons et Bavarois, Lorrains et Frisons,
Bourguignons et Allemands ;
Bretons, Normands et Poitevins,
Et les plus sages de ceux de France.
Alors commence le procès de Ganelon.Aoi.

norifice sepelivit, mucronemque ipsius ad caput, et tubam eburneam ad pedes. But et tubam postea aliam apud Burdigalam condigne transtulit. Et plus loin : Apud Belinum sepelitur Oliverius. = Le mot beatus, qui précède ici celui de Roland, n’est pas fait pour nous étonner. Roland, en effet’, a été longtemps révéré comme un martyr et représenté avec un nimbe. Son nom se trouve en plusieurs Martyrologes, et les Bollandistes ont dû s’en occuper" à diverses reprises (au 31 mai et au 16 juin). Sur les « reliques» et les tombeaux de Roland, voyez Fr. Michel, première édit. de Roland, p. 211, 213, et Génin, Introduction, p.XXIII-XXIV. Cf. l’Introduction de notre première édition, p. LXXXVIII.

3694. Entresqu’ ad Ais. C’est à Paris que la Karlamagnus Saga fait revenir Charlemagne. D’où l’on peut conclure que l’auteur islandais avait sous les yeux une copie du manuscrit original qui avait déjà subi certaines modifications plus on moins importantes.