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Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/438

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comme au siége d’Astorga, et il ne reste plus devant ce vainqueur que Saragosse à prendre. (5773-6113.) C’est ce que constatent les premiers vers de la Chanson de Roland.

Il est à peine utile de signaler la place qu’occupe notre héros dans le roman de Gui de Bourgogne, œuvre toute littéraire et qui ne renferme aucun élément traditionnel (XIIe siècle) : on y raconte comment les jeunes chevaliers de France vinrent un jour rejoindre en Espagne leurs pères absents depuis vingt-sept années. (Vers. 1-391.)

Fig. 3. — D’après le « Vitrail de Charlemagne » à la cathédrale de Chartres. (XIIIe siècle.)


Gui de Bourgogne était à leur tête, et nous avons ailleurs raconté, ses victoires à Carsaude (392-709), à Montorgueil et à Montesclair (1621-3091), à la Tour-d’Augorie (3184-3413) et à Maudrane. (3414-3717.) Le jeune vainqueur brise la résistance des païens, triomphe surtout d’Huidelon, qui est leur meilleur capitaine, et, tout couvert de gloire, rejoint enfin l’armée de Charlemagne. (3925-4024.) Ce Gui, ce nouveau venu, est, comme on le voit, un véritable rival pour Roland, dont il fait un instant pâlir la vieille gloire. Aussi tous deux se disputent-ils l’honneur d’avoir conquis Luiserne :