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Page:Gautier - Chanson de Roland onzieme edition 1881.djvu/78

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Richard le Vieill e sun nevuld Henri,
E de Guascuigne le prud cunte Acelin,
Tedbald de Reins e Milun sun cusin.
E si i furent e Geriers e Gerins.
175 Ensembl’ od els li quens Rollanz i vint
E Oliviers, li pruz e li gentilz ;
Des Francs de France en i ad plus de mil ;
Guenes i vint, ki la traïsun fist.
Dès or cumencet le cunseill que mal prist.Aoi.

pagne (XIIIe-XIVe siècle, et la Chronique de Weihenstephan (XIVe-XVe siècle). En resumé, c’est dans notre poème qu’il faut chercher les éléments les plus antiques de sa légende. = Il est nécessaire de dire ici deux mots de la célèbre « Chronique deTurpin». Dans sa thèse De pseudo - Turpino, M. G. Paris est arrivé à cette conclusion scientifique s que les cinq premiers chapitres ont été écrits, vers le milieu du XIe siècle, par un moine de Compostelle, et les chapitres VI et suivants, entre les années 1109 -1119 ? par un moine de Saint - André - de-Vienne ». Cette dernière partie est la moins sincère. Rédigée par un faussaire d’après quelques - unes de nos Chansons de geste et de nos traditions épiques qui y sont trop souvent défigurées, ce document apocryphe reproduit cependant, par rapport à la légende deRoland, un état de la tradition qui est peut-être antérieur à la donnée de notre chanson.

171. Richard. Il s’agit ici (comme le prouvent les v. 3050 et 8470) de Richard, duc de Normandie. Que ce Richard soit un personnage historique, c’est ce qui semble hors de doute, et le poète qui l’a introduit dans notre légende a pensé à Richard I, duc de Normandie, dit le Vieux ou sans Peur (t 986). Nous avons, dans Bon nom comme dans celui de Geoffroi d’Anjou, un précieux élément de critique, et il devient par là très probable qu’une autre Chanson de Roland a existé avant la nôtre, vers la fin du Xe ou le commencement du XIe siècle. Il

est, à tout le moins, permis d’affirmer que des chants populaires lyriques étaient depuis longtemps consacrés à notre héros. = La légende épique de Richard est d’ailleurs assez riche. Dans Renaus de Montauban XIIIe siècle), il se refuse énergiquement à faire périr son homonyme, Richard, fils d’Aimon, qui a été injustement condamné par Charlemagne. Au commencement de l’Entrée en Espagne (XIIIe-XIVe siècle), il nous est présenté comme le chef du parti de la paix. Mais le poème où il tient le plus de place est la Chanson des Saisnes, et il devait certainement remplir un plus grand rôle dans ce poème perdu, qui avait pour titre : Les Barons Herupois. Dans la Chanson des Saisnes (XIIIe siècle), Richard est, en effet, avec Geoffroi d’Anjou, Salomon de Bretagne et Huon du Mans, un des chefs des Hérupois révoltés contre le grand empereur. Charles est obligé de traiter avec eux et d’aller, pieds nus, faire amende honorable à ces rebelles. = Richard est placé dans le collège des douze Pairs par Gui de Bourgogne (XIIe siècle), Renaus de Montauban (XIIIe siècle), Fierabras (XIIIe siècle), etc.

172. Acelin est nommé, une autre fois, au vers 2882, où l’on voit qu’il ne faisait point partie de l’arrièregarde. Il est un de ceux qui soutiennent l’Empereur dans leurs bras, alors qu’il tombe en pâmoison devant le corps inanimé de Roland.

173. Tedbald de Reins est. un des. comtes qui seront plus tard chargés par l’Empereur de garder les corps