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Page:Gautier - Constantinople, Fasquelle, 1899.djvu/106

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VIII

CAFÉS


Le café turc du boulevard du Temple a égaré bien des imaginations de Parisiens sur le luxe des cafés orientaux. Constantinople reste bien loin de cette magnificence d’arcs en cœur, de colonnettes, de miroirs et d’œufs d’autruche : — rien n’est plus simple qu’un café turc en Turquie.

Je vais en décrire un qui peut passer pour un des plus beaux et qui cependant ne rappelle en rien le luxe des féeries orientales ; vous y chercheriez en vain les carreaux de faïence vernissée, les guipures de stuc, les voûtes en ruches d’abeille, les fenêtres à trèfles et le coloriage d’or, de vert et de rouge des salles de l’Alhambra, rendues célèbres par les lithographies enluminées de Girault de Prangey ; — beaucoup d’établissements où l’on vend du bouillon hollandais, à Paris, ont des splendeurs équivalentes.

Figurez-vous une salle d’une douzaine de pieds carrés voûtée et peinte à la chaux, entourée d’une boiserie à