Page:Gautier - En Chine, Les arts graphiques, 1911.djvu/25

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le ton ascendant, le ton descendant, le ton élevé. Mais ces nuances sont très difficiles à savoir pour d’autres que l’oreille exercée d’un Chinois. Chaque monosyllabe sert à nommer un grand nombre de mots différents, et il serait impossible de se comprendre, si par un mécanisme particulier, les chinois n’alliaient pas ces sons deux à deux, trois à trois, ce qui forme en réalité l’équivalent de nos mots polysyllabiques.

Si les mots du langage sont d’une simplicité primitive, l’écriture, par contre, est devenue peu à peu horriblement compliquée.

L’écriture chinoise n’est pas composée de lettres, mais formée de signes qui, dans le principe, étaient des dessins rudimentaires

le soleil, la montagne, la lune, l’arbre, l’enfant, qui devinrent

Q.r.IJ JJ :  : ¡.

ji chan no chon tsin Puis ces signes se multiplièrent, se combinant entre eux à l’infini, se compliquant, jusqu’à former une armée d’au moins quarante mille caractères. Plus de quatre cents millions d’hommes se servent de cette écriture, la plus difficile qui soit au monde. La Chine, le Japon, la Corée, l’Annam, la Cochinchine,