Page:Gautier - En Chine, Les arts graphiques, 1911.djvu/66

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sonores des porcelaines, et que les beaux mandarins ventrus et majestueux se reposeraient assis dans les larges sièges taillés pour eux par les ébénistes de Ning-po ou de Canton.

Voici justement un personnage d’un haut grade, sur un tabouret de porcelaine, ce qui, sans l’offenser, nous permettra de l’examiner tout à notre aise. Cherchons d’abord quel est le globule qui orne sa coiffure pour savoir tout de suite à quoi nous en tenir sur sa dignité. C’est le bouton de corail rouge. Saluons très bas, et soyons heureux de n’être point Chinois, car il nous faudrait accomplir en son honneur le Ko-teon, c’est-à-dire nous prosterner et frapper la terre du front. Ce globule rouge indique un mandarin de second rang. Il n’y a plus au dessus de lui que le globule de rubis. Voyons encore quel est l’animal brodé sur le plastron qui retombe sur la poitrine de ce seigneur, et nous serons complètement renseignés sur son état social : un lion. Nous sommes en présence d’un mandarin militaire un mandarin civil aurait sur la poitrine un faisan doré. L’agrafe de sa ceinture doit être en or enrichi de diamants, son collier en perles de corail et de jade vert c’est bien cela de plus, il a deux dragons d’or brodés sur le large collet de’satin noir qui recouvre ses épaules, et les manches de sa robe de soie sont beaucoup plus longues que le3 bras, et se terminent en forme de sabot de cheval, ce qui est très grand genre. Prenons congé de cet imposant dignitaire avec tous les égards qui lui sont dûs et approchons-nous d’un de ses voisins, lequel, absorbé dans la lecture d’un livre de morale, ne fera pas attention à nous. Il trouve,