Page:Gautier - En Chine, Les arts graphiques, 1911.djvu/71

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descendant un peu au-dessus de la cheville, lit veste courte à larges manches servant de poches et de manchon, et la petite calotte ronde sur Iaquelle s’éparpille un gland de soie rouge ou noir(~. Le costume d’un gommeux du pays serait taillé dans des étoffes plus précieuses, crêpe, soie ou satin. Les manches se termineraient en sabot de cheval ses chaussures aux larges semelles de f eutre blanc, seraient ornées de soutache et de broderies, et l’on verrait pendre à la ceinture tout un arsenal de bibelots, pipes, briquet, bourse à tabac, cure-dents, éventail dans son étui parfumé de tchou-lan mais le personnage, que nous avons sous les yeux, ne se pique pas d’élégance ni de coquetterie ; son costume est des plus modestes et il a sur le nez une de ces mirifiques paires de lunettes aux vitres rondes encadrées de bois noir, qui donnent une si comique physionomie aux Chinois qui s’en affublent. Ces lunettes ne doivent pas rendre d’ailleurs de bien grands services à la vue, car elles sont d’une fabrication très imparfaite. Les Chinois ne connâissent que depuis peu les lunettes en verre celles qu’ils emploient le plus communément sont f ormées de deux petites plaques en cristal de roche dont l’opticien modifie l’épaisseur par le moyen du tour, afin de l’accomoder aux yeux du myope ou du presbyte.

L’accoutrement de ce paysan qui semble tout surpris de se trouver en si bonne compagnie, est on ne peut plus simple un caleçon de percaline bleue, et une veste courte de même étoffe en font toua les frais. L’été d’ailleurs, l’homme du peuple réduit encore son costume, autant que la décence le lui