Page:Gautier - En Chine, Les arts graphiques, 1911.djvu/93

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bronze mêlé d’or sous les poings délicats de la jeune fille, les gardes s’élancèrent-ils, la lance levée, pour punir et chasser l’imprudent qui se rendait coupable d’une telle chose.

À travers la paix et le silence du soir, seul’en un pavillon Õù il aimait à lire et à rêver, le vice-roi perçut les lointaines vibrations du gong de justice, et comme c’était la première fois. qu’il les entendait, il eut la curiosité de savoir qui l’avait frappé et ce que réclamait ce mécontent.

C’est pourquoi Jade Pur, au lie\1. d’être chassée, fut conduite, par des cours, des galeries, des jardins, devant le très majestueux mandarin, et, comme il convient, tomba à genoux à quelque distance de la présence auguste.

— Comment c’est toi, fillette, qui fais tout ce vacarme, à la porte de mon palais ? dit-il en marquant de son doigt une page du livre qu’il referma. Quel tort t’a-t-on fait et qu’est-ce que tu implores de ma justice.

— Que Votre Grandeur me pardonne, dit la jeune fille en levant ses yeux humides comme ceux d’une gazelle. Jamais ma petitesse n’aurait eu la force de réclamer même contre les pires injustices et je ne serais pas ici s’il ne s’agissait pas de Votre Grandeur et d’un service que je dois lui rendre.

— À moi ! Qu’est-ce que tu dis !

Au noble fils de Votre Grandeur, plutôt. J’ai été témoin d’un. prodige et je sais des choses que je ne devrais pas savoir.

— Vraiment l dit le mandarin avec un sourire un peu moqueur. Eh bien, voyons ces choses.