Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/106

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Ils virent alors une étable éclairée confusément par une lampe accrochée aux poutres, et ils se souvinrent du ciel prophétique montrant la Crèche près de l’Âne et du Bœuf.

Marie, assise sur des gerbes, tenait debout sur ses genoux le radieux enfant à demi nu dans ses langes. La tendre chair du nouveau-né resplendissait comme une fleur lumineuse, et l’or pâle de ses cheveux lui faisait une auréole.

La mère contemplait son fils dans une muette extase, et ne remarqua pas l’entrée des mages, qui s’étaient arrêtés au seuil ; mais Joseph les vit et s’avança vers eux, les saluant, leur demandant ce qu’ils cherchaient.

— Nous avons enfin trouvé celui que nous cherchons depuis longtemps, dirent-ils, l’astre naissant à qui les étoiles font cortège ; et nous, les rois éphémères, nous venons rendre hommage au souverain dont le règne emplira les siècles !

Marie alors leva les yeux et, toute surprise, vit les trois rois dans leurs vêtements magiques.