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Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/317

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Tchouan-Tse la poursuivait de son rire horrible, et, quand il la vit osciller à l’arbre tortueux, lamentablement allongée dans sa blanche robe de deuil, il rentra dans la maison, traînant ses suaires et brandissant la hache. Il monta dans la chambre conjugale et là, avec frénésie, il se mit à taper sur toutes les potiches, en dansant, et en chantant ces vers qu’il improvisait :


« Un emplâtre avec la cervelle d’un philosophe, voilà ce que le modèle des épouses allait préparer de ses doigts mignons !

« Elle a eu raison de mettre en miettes l’éventail de deuil ; c’était trop peu pour elle, c’est une hache qu’il lui fallait pour m’ouvrir le crâne !

« Ha ! ha ! Toutes les femmes devraient être pendues à des pruniers ; comme cela, les hommes auraient la paix !

« Et tous pourraient se réjouir ainsi que moi, en tapant sur des pots ! »