Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/62

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tempête, à travers lequel elle croyait distinguer d’affreux cris, qui ne pouvaient être proférés par des bouches humaines.

Elle poussa du pied Tméni et voulut l’appeler, mais sa voix s’éteignit dans sa gorge.

Sous une rafale, la large fenêtre venait de s’ouvrir toute grande, et, dans les lueurs d’éclairs, une cohue d’êtres, blafards et effrayants, assiégeait l’ouverture et s’engouffrait dans la chambre. Glacée, comme morte, elle sentit qu’on l’enlevait de son lit, qu’on l’emportait à travers l’espace, et, subitement, elle perdit toute conscience d’elle-même.