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Page:Gautier - Fusains et eaux-fortes.djvu/176

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LES CONCOURS DE 1837

de se développer dans toute sa richesse, est cahuffée plutôt que chaude et éclatante ; le dessin n’a rien de remarquable; en somme, c’est un de ces ouvrages dont il y a peu de chose à dire.

MM. Satmon et Bridoux ont exposé, le premier un dessin à l’aquarelle de la Madone au pieux donataire, de Balthazar Perruzi ; le second, un dessin de Sainte Cécile distribuant ses biens aux pauvres, d’après le Dominiquin. Ces deux ouvrages, exécutés avec soin et d’une manière assez naïve, ne sont pas remarquables par une grande fermeté et une grande habileté de dessin ; ce reproche s’adresse surtout au travait de M. Bridoux.

Les travaux de sculpture se composent, en premier lieu, d’une figure en marbre de M. Jouffroy. Cette figure, assez malheureusement placée dans la seconde cour de l’École, où elle est quasiment invisible à l’éclat éblouissant du soleil, nous a paru d’un travail consciencieux et sévère. Peut-être peut-on reprocher à l’auteur, qui a eu l’intention de représenter Caïn après la malédiction, de n’avoir pas donné assez de relief à la pensée dont son œuvre est l’expression il semble qu’un peu plus de mouvement et d’action devrait animer ce maudit de Dieu, qui a l’air de méditer avec un calme assez recueilli sur son avenir ; mais nous pensons que l’auteur a très convenablement fait en conservant à son modèle la beauté des formes qui devait se rencontrer