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M. ANTONIN MOINE.


un état que le sage désir de prévenir les dilapidations, la banqueroute et, par suite, les contributions forcées, a été cité comme devant s’opposer au développement de l’art et même comme devant l’étouffer complètement.

Nous ne perdrons pas notre temps à combattre cette doctrine, car il suffit de jeter un coup d’œil sur ce que le gouvernement, depuis la révolution de Juillet, a commandé, entrepris et terminé de travaux pour être convaincu de la fausseté de la doctrine que nous combattons. Jamais, dans l’espace de sept ans, gouvernement n’a mis comme le nôtre, à la disposition des artistes, des sommes aussi considérables jamais gouvernement n’a mis, comme le nôtre, un pareil empressement à favoriser par tous les moyens qu’il a en son pouvoir l’architecture, la sculpture, la statuaire et la peinture. Dirai-je ce qui a été fait à la Chambre des députés, au Jardin des Plantes, au Collège de France, à l'Hôtel de ville, au palais du quai d’Orsay, à l’École des beaux-arts, à la Chambre des pairs, à Notre-Dame-de-Lorette, à la place Vendôme, au Panthéon, à la Bastille, à la place de la Concorde, à la barrière de l’Étoile, à la Madeleine ?

Parlerai-je de Fontainebleau, des Tuileries, du Palais-Royal, de Versailles ? A quoi bon. Toutes ces entreprises n’attestent-elles pas qu’à une habileté et une sagesse profondes le chef de l’État joint une science variée et un goût exquis. Le roi est un des