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FUSAINS ET EAUX-FORTES.

de Daguerre, qui soit en état de lutter avec cette décoration.

La décoration du second acte, bien qu’élégante et riche, n’a rien qui surprenne de la part de MM. Séchan, Feuchères et Diéterle ; les statuettes, les tableaux, les cadres qui ornent les murailles sont d’un bon style et spirituellement touchés mais je ne comprends rien à cette quantité de blasons et d’émaux de couleurs différentes, avec leurs cartouches, leurs supports, leurs lambrequins ; ce ne peuvent être les armes du maitre de la maison, car elles seraient répétées ; ni les armes de ses alliés, car, dans ce cas, elles seraient écartelées avec l’écu même qu’on divise en autant de quartiers qu’il est nécessaire. Mais, sans pousser plus loin ces observations, bornons-nous à dire à ces messieurs que leurs blasons pèchent souvent contre les règles héraldiques, ce qui est une faute très légère, et, pour en finir avec les critiques, demandons-leur comment il se fait que l’on puisse, par le balcon d’un appartement, voir en travers le pont de Rialto, qui joint les deux rives du grand canal ; il faudrait pour cela être dans une barque, au milieu de l’eau, ou sur le parapet d’un autre pont ; mais le pont de Rialto est trop caractéristique et indiquait trop bien le lieu où se passait la scène, et MM. Feuchères et Séchan ont bien fait de le peindre sur leur fond.

La troisième décoration, qui a été applaudie avec