Page:Gautier - Guide de l’amateur au Musée du Louvre, 1882.djvu/31

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de touche, cette énergie grandiose et qui fait penser à Michel-Ange, ne soulevèrent que dédains et que réprobations. Après la mort de Géricault, arrivée en 1824, le Radeau de la Méduse, que les héritiers de l’artiste voulaient couper en quatre morceaux, car la grandeur de la toile en rendait le placement difficile, fut sauvé par le dévouement de M. Dreux d’Orcy et du comte de Forbin. Acquis au prix de six mille francs, ce chef-d’œuvre, gloire de l’école française, ne fut pas dépecé et rayonne, admiré de tous maintenant, sur son large pan de muraille.
Il serait injuste de quitter cette salle sans accorder un mot d’éloge au talent si fin, si gracieux et si français de madame Vigée-Lebrun, qui s’exprime par deux charmants portraits.

Si nous ne disons rien des Chevaux de halage de Decamps, c’est que nous attendons que cet artiste soit représenté au Musée par un tableau important, la Défaite des Cimbres, par exemple, le Bazar de Smyrne ou le Supplice des crochets.

II
GALERIE D'APOLLON

Traversons à présent la galerie d’Apollon pour nous rendre au Salon carré, où se trouvent réunis les chefs-d’œuvre de toutes les écoles. C'est une magnifique galerie admirablement restaurée, dont