Page:Gautier - Histoire du romantisme, 1874.djvu/169

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être, dans les poches du mort. Il le portait avec lui, comptant achever la phrase interrompue… Mais la main a laissé tomber le crayon, et le rêve a tué la vie ; l’équilibre maintenu jusque-là s’était rompu ; — cet esprit si charmant, si ailé, si lumineux, si tendre, s’est évaporé à jamais ; il a secoué son enveloppe terrestre, comme un haillon dont il ne voulait plus, et il est entré dans ce monde d’élohims, d’anges, de sylphes, dans ce paradis d’ombres adorées et de visions célestes, qui lui était déjà familier.

(La Presse, 27 janvier 1855.)