fois, admiré cette composition adroitement groupée en pyramide, ce rapport des tons entre eux, cette manière souple et abondante, ce parfait sentiment du style d’apparat, ces charmantes têtes de femmes, ce nain portant un perroquet, et ce grand chien qu’on croirait échappé d’une scène de Paul Véronèse.
Tout cela est peint en pleine pâte, avec une hardiesse,
une sûreté et une aisance magistrales ; les
figures se relient les unes aux autres soit par un
geste, soit par un rappel de ton ; les fonds s’éclairent
ou s’obscurcissent d’une façon logique derrière les
personnages, et l’aspect général frappe par une
unité de plus en plus rare. La Naissance de Henri IV
n’est pas une marqueterie de morceaux étudiés séparément
et réunis d’une manière quelconque, c’est
un tableau où tout se tient, fait d’une seule palette
et d’une même brosse. Nous croyons que les délais
voulus écoulés, il tiendra glorieusement sa place au
Louvre dans le salon carré, tribune de l’école française,
et sauvera de l’oubli le nom jadis si sonore
d’Eugène Devéria.
- (Moniteur, 15 février 1865.)