Quand il cherchait un site pour peindre, il allait à
travers les prés et s’arrêtait là où il avait entendu
« chanter les grenouilles. » — c’était son expression, — sûr d’y trouver toujours un endroit pittoresque : de l’eau, des roseaux et des arbres. Il a
peint beaucoup aux environs d’Aumale, dont la
nature lui plaisait, et c’est là qu’il est mort, quoique
sa dépouille ait été ramenée à Paris pour être descendue au tombeau de famille. Les tableaux de
Camille Flers se recommandent par l’aimable vérité
du ton, la finesse du pinceau et un délicat sentiment de la campagne qu’on n’avait pas avant lui. Il
est bien important de fixer cette date qui est sa
gloire. Dès 1830, il avait quitté le bois sacré du paysage historique et ne voulait plus avoir d’autre modèle que la nature. Une place honorable doit lui être
faite parmi les novateurs de cette belle époque, qui,
tous, plus ou moins, ont profité de lui.
- (Moniteur, 6 juillet 1866.)