Page:Gautier - Isoline.djvu/24

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hoche la tête et grommelle tout bas contre le sansgêne de l’homme d’Église.

— « Ils sont fous ! » dit le prêtre déjà installé dans le sloop, en indiquant la barque surchargée qui prend le large.

Mais le sloop l’a bientôt rejointe et dépassée. Toutes ses voiles gonflées, elle s’incline, prend le vent et file comme une flèche. Ce n*est pas sans embarquer quelques paquets de mer, ni sans rouler violemment.

L’abbé se retient de la main à la banquette.

— « Ne prendrons-nous pas quelque ris ? dit-il.

— Avez-vous peur ? » ricane le matelot.

Et avec un peu de malice, lorsqu’on quitte l’abri des roches et que la brise redouble de force, au lieu de filer l’écoute et de venir au vent, il garde la voile bordée et laisse le bateau s’incliner jusqu’à fleur d’eau.

— « Je ne suis pas marin ! s’écrie le prêtre en se rejetant vivement vers l’autre bord sans que ce déplacement de poids produise aucun effet.

— Nous arriverons plus vite ainsi, » dit l’officier, qui laisse errer ses regards sur la baie.

L’admirable panorama se déroule en effet un