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LA FLEUR-SERPENT


Dans le court espace qui sépare Naples de Portici, tandis que la barque qui m’emportait coupait sans bruit l’azur immobile du golfe, mon esprit, faisant en arrière un bond de quelques années, revoyait le jour où m’était apparue pour la dernière fois la femme que j’allais visiter.

Cinq ans déjà ? ou plutôt cinq ans seulement, car ce temps si bien rempli pour moi me paraissait avoir été beaucoup plus long : les jours vides, les mois de paresse glissent certainement bien plus vite dans le passé et sans laisser de souvenir, que les temps de labeur, d’activité, de voyages surtout. En avais-je vu des pays, dans ces dernières an-