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L’AUBERGE

— Buvez, buvez ! Les premières gorgées sont enivrantes.

— Faites que rien ne trouble le breuvage, que rien ne l’aigrisse et ne le change en poison.

— Qu’il soit au contraire, jusqu’à la dernière goutte, un philtre d’amour et de bonheur ! »

Les époux se relevèrent, ils étaient unis pour la vie.

Tous les assistants se répandirent alors dans les appartements, pour admirer le superbe trousseau de la mariée qui y était exposé, ainsi que les meubles qu’elle apportait : nattes, paravents, miroirs de toilettes, coffrets de laque, ustensiles de cuisine. Puis on servit le repas dans une galerie donnant sur le jardin.

Vers la fin du dîner, lorsque tout le monde fut ivre, Yamata, qui avait tenu ses yeux constamment baissés, les releva et chercha Mïodjin du regard. Elle l’aperçut à quelque distance presque en face d’elle. La contraction douloureuse et la pâleur de son visage l’effrayèrent, et elle lui fit un signe pour lui indiquer qu’elle voulait lui parler, mais le jeune homme ne la vit pas, il s’était levé et dirigé vers le jardin. Yamata se leva aussi et le suivit. Elle le