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Page:Gautier - Isoline et la Fleur Serpent, Charavay frères, 1882.djvu/261

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LA TUNIQUE MERVEILLEUSE.

malade, reprit-il. Toi, à qui je connaissais un si prodigieux appétit, tu n’as touché à rien.

— Je me porte comme la tour Li-cou-li, mon oncle, dit Cœur-de-Rubis, mais je ne mange plus que rarement et par gourmandise : le talisman qui me chauffe me nourrit aussi.

— Que me chantes-tu là ? dit le vieillard, tu veux rire de moi !

— Oh ! mon oncle, comment pouvez-vous avoir une pareille idée ! Vous ai-je jamais manqué en aucune façon ? Laissons là le talisman. Je retire mes paroles si elles vous ont blessé.

— Du tout, du tout ; mais ce que vous dites est si extraordinaire, que je puis bien m’étonner. C’est incroyable, cependant, comme il a chaud, ajouta-t-il en regardant encore le front ruisselant de son neveu.

— Il est bien heureux, car, malgré nos fourrures, nous sommes gelés, dit Pen-Kouen.

— Où est-il donc, ce talisman ? dit San-Ko-Tcheou.

— C’est tout simplement cette tunique en cotonnade bleue, qui couvre mes épaules.

— Tu voudrais me faire croire que ce vêtement te nourrit et te chauffe !