pauvre homme qui va recevoir cent coups de gros bambou ?
— Ne me gronde pas, père vénéré, dit Princesse-Blanche ; car je puis t’apprendre, moi, pourquoi cet humble libraire s’était ainsi travesti en mandarin.
— Vraiment ! tu me ferais plaisir en me disant ce que tu sais. »
La curieuse A-Tei s’était rapprochée de sa maîtresse, celle-ci lui jeta un regard d’intelligence.
— « Le mandarin Sang-Yong n’est autre qu’un amoureux d’A-Tei ; dit-elle, il la prenait pour une princesse, et, afin d’atteindre à son cœur, il s’était fait mandarin.
— L’histoire est plaisante, dit le gouverneur qui ne par s’empêcher de rire, mais le malheureux va néanmoins payer cher son imprudence.
— Comment ! comment ! s’écria A-Tei tout attristée, l’aimable Sang-Yong recevrait-il vraiment cent coups de bambou ?
— Il les recevra, dit le gouverneur, la loi est formelle. Ma pauvre A-Tei, s’il survit à sa peine, tu auras un mari bien cassé.
— On meurt donc quelquefois des cent coups de bambou ? demanda Princesse-Blanche.