craintivement. Marie l’exhorta à la prudence, à la soumission.
— « Quand tu sauras écrire, disait-elle, nous serons plus libres. »
Lorsque la cloche du dîner sonna au château, l’intendant apparut sous la voûte de la porte ébauchant un salut.
— « Va, va, ma chérie, disait la nourrice : sois bien sage si tu veux me revoir.
— Emmène-moi, disait tout bas l’enfant.
— On nous aurait bientôt rattrapées. Obéis, mignonne ; je reviendrai demain. »
L’enfant finit par céder et s’éloigna le cœur gros.
— « À demain ! » cria-t-elle, en repassant la porte.
Lorsque le père Coüée reparut, Isoline alla à lui gravement et d’un air contrit.
— Pardon, Monsieur, dit-elle, vous n’êtes pas un menteur, je vous remercie de tout mon cœur de m’avoir rendu Marie.
— Je vous pardonne, dit le père, toujours un peu gêné, et j’espère que vous allez continuer à être sage et appliquée. »
L’écriture marcha rapidement et, au bout d’un an le père Coüée dit adieu à son élève.