Page:Gautier - Khou-n-Atonou (Fragments d'un papyrus), 1898.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
3
KHOU-N-ATONOU

les lions à jeun, que les chars de guerre, que les fléaux du ciel ! Elle est plus consolante que l’aurore, plus désirable que la richesse… Elle est telle, enfin, que moi-même, glacé par l’âge, je ne puis la voir sans trouble, ni parler d’elle avec calme. Cette femme porte en elle la toute-puissance. Il faut la donner au roi.

Aussitôt, comme sous une rafale brusque, les tuniques blanches des prêtres, réunis en conseil, s’agitèrent. Tous, incapables de parler, protestaient du geste : les larges manches s’éployaient comme des ailes ; un bourdonnement montait, une réprobation unanime s’exprimait par les mains ouvertes, tendues en avant. Enfin les voix obéissant, ils crièrent :

— Non ! non !