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KHOU-N-ATONOU

ces êtres innombrables, à têtes de bêtes, à coiffures prodigieuses, qu’elles connaissaient bien pourtant, mais qui, en ce moment, leur paraissaient changés. Elles n’osaient pas les regarder franchement : alors, elles croyaient les voir glisser le long des parois, les suivre furtivement avec des regards hostiles.

Mais la prêtresse d’Amon descendit quelques marches, hors des portiques, dans la lumière nue de la grande cour ; et les suivantes hâtèrent le pas, rirent à la lune, qui fit s’évaporer leur effroi.

La vaste esplanade était fermée d’un côté par le temple neuf, dont on apercevait les lourdes colonnes sculptées, et que précédaient deux colosses de granit, portraits du roi fondateur de l’édifice. En face, dans la muraille de l’enceinte, se dressait