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Page:Gautier - Khou-n-Atonou (Fragments d'un papyrus), 1898.djvu/248

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TOKIO

femmes dehors, et leurs toilettes claires, leurs silhouettes gracieuses, charment encore l’étranger, car elles sont très rarement déguisées en Américaines ou en Françaises. Les robes gardent la forme japonaise que nous connaissons si bien par les images ; mais plus la dame est élégante, plus l’étoffe sera simple. Toutes ces choses délicieuses et d’un art si délicat, ces broderies pleines de fantaisie, d’un goût si sûr, ne sont plus de bon ton et disparaissent peu à peu. Plus de fête de couleurs, plus de chatoiements de soie. Il s’agit d’être distingué, et l’on n’admet plus que les tons unis, neutres, sobres : des crêpes gris, bleu sombre, violets, loutres, olives, rayés ou quadrillés, mais sans broderie. La plupart des hommes, touchant leur toilette, flottent dans une irrésolution