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KHOU-N-ATONOU

d’un autre temple d’Amon-Ra, dont les murailles bordaient le fleuve.

On distinguait, entre les pattes des premiers colosses, s’appuyant du dos à leur poitrail, la statue géante du roi Ra-Ma-Neb Amen-Hotep, fondateur des deux temples ; mais, de sphinx en sphinx, la statue diminuait, à la taille d’un homme, puis à celle d’un enfant, puis elle n’était plus rien, et les béliers eux-mêmes disparaissaient, tandis que le large ruban de la route dallée était encore longtemps visible.

Menko-Pira ne regardait pas l’avenue sacrée, ni les temples, ni le fleuve, ni la ville. Se renversant la tête, elle ouvrait ses yeux sur le disque éblouissant, qui roulait dans le ciel ; elle le regardait avec obstination, comme si elle eût voulu le prendre pour miroir, y mirer sa face.